Vous venez de décrocher un poste dans une nouvelle entreprise et vous apprêtez à présenter votre démission à votre employeur. Seulement, voilà : ce dernier vient de vous faire une contre-offre tout aussi intéressante, voire plus. Voici les raisons pour lesquelles vous ne devriez pas l’accepter.

La perspective d’une augmentation de salaire et de nouveaux avantages a de quoi faire rêver. Pourtant, accepter une contre-offre au lieu d’aller au bout de votre décision de quitter l’entreprise n’est pas forcément la meilleure idée. Même si votre employeur semble sincèrement vouloir vous garder dans l’entreprise, demandez-vous pourquoi votre valeur n’est reconnue que maintenant, et combien de temps cette reconnaissance durera si vous décidez de rester.

Pourquoi ? Parce que bien souvent, les contre-offres sont souvent motivées par la peur de laisser filer un employé talentueux. Aux yeux de votre employeur, le fait qu’une autre entreprise s’intéresse à vous est un gage de votre valeur qui l’incite à investir et croire davantage en vous. Pourtant, rien ne vous garantit que ce regain d’intérêt dure. En outre, rejeter une offre faite par une nouvelle entreprise pourrait bien nuire à votre carrière.

Faire machine arrière : un pari risqué

Même si votre employeur semble heureux d’avoir réussi à vous garder, cela ne l’empêchera pas de vous considérer comme « celui/celle qui a failli partir ». Un statut peu enviable, qui peut fragiliser vos relations en interne et vous exclure à l’avenir de certaines opportunités, par exemple en vous faisant passer à côté d’une promotion. Et pour cause, en annonçant votre intention de partir, vous avez sans doute semé le doute dans l’esprit de la direction, qui n’est désormais plus sûre de votre motivation dans l’entreprise.

Par ailleurs, ce statut de « déserteur » potentiel pourrait bien jouer en votre défaveur en cas de plan de licenciement au sein de l’entreprise. Contrairement à vos collègues à la loyauté indéfectible, vous avez déjà exprimé votre mécontentement en annonçant vouloir claquer la porte. Vous êtes donc plus vulnérable en cas de réduction des effectifs.

Aussi, gardez à l’esprit que cette contre-offre n’est pas forcément dans votre intérêt. Vous avez l’impression que la direction vous fait une fleur ? Et s’il s’agissait tout simplement d’une solution temporaire ? Demandez-vous ce qui motive ces soudaines faveurs : il y a fort à parier que votre entreprise tente de vous garder uniquement le temps qu’il faudra pour vous trouver un remplaçant. Et une fois que ce remplaçant aura été trouvé, vous ne serez plus en position de force pour négocier.

Pourquoi maintenant ?

Si vous avez accepté un poste dans une autre entreprise, c’est probablement parce que vous estimiez ne pas être reconnu(e) à votre juste valeur. La première question que vous devriez vous poser est : pourquoi votre employeur a-t-il attendu si longtemps pour reconnaître le rôle que vous jouez au sein de l’équipe ? Augmentation de salaire, horaires de travail plus flexibles, possibilité de télétravailler et congés supplémentaires sont autant d’avantages que vous auriez pu et dû négocier bien plus tôt.

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L’occasion pourrait ne pas se représenter

En refusant l’offre initiale, vous risquez de froisser l’entreprise en plus de rater une occasion qui pourrait ne pas se présenter deux fois. Dans la plupart des cas, les collaborateurs ayant accepté une contre-offre finissent par regretter leur décision au bout de quelques mois. Lorsque ce moment arrivera, l’entreprise dont vous avez décliné l’offre ne sera peut-être pas aussi enthousiaste que vous à l’idée de vous donner une seconde chance.

En effet, rechercher le bon candidat nécessite un certain investissement que cette entreprise n’est peut-être pas disposée à réitérer.

Vos intérêts passent en premier

Bien souvent, la contre-offre d’un employeur répond davantage aux intérêts de l’entreprise qu’à ceux du salarié. Ce n’est sans doute pas votre satisfaction que votre employeur a en tête, mais plutôt le bon fonctionnement de l’entreprise, surtout si vous occupez un poste stratégique. En revanche, il est également possible que, en l’absence de réclamation de votre part, la direction en ait simplement conclu que vous étiez satisfait(e) de vos conditions de travail.

Quoi qu’il en soit, c’est à vous de prendre les décisions qui feront avancer votre carrière.

Pas qu’une question d’argent

Même si votre salaire était votre principal motif d’insatisfaction, au point de vouloir quitter l’entreprise, le fait d’utiliser une opportunité externe pour une négociation interne, en espérant que la contre-offre fera monter votre rémunération au niveau attendu, n’est pas une bonne idée. Le salaire n’est pas le seul motif de départ des salariés. Le soutien de la hiérarchie, les conditions professionnelles et le bien-être au travail sont des facteurs tout aussi importants.

Si vous quittez l’entreprise, c’est sans doute parce que vous n’y ’êtes pas épanoui(e). Interrogez-vous sur les raisons qui vous poussent à partir, et demandez-vous si l’argent résout vraiment tous vos problèmes. En résumé, il y a toujours plus de risques que d’avantages à accepter une contre-offre, aussi alléchante et flatteuse qu’elle puisse être.

Pour finir, quittez-vous en bons termes. Ne sait-on jamais, vous pourriez réintégrer l’entreprise plus tard !