L'une des questions les plus fréquemment posées à un candidat lors d’un entretien d’embauche est celle des points faibles, ou « axes d’amélioration ». Une question qui ne supporte ni l’improvisation ni les stéréotypes ! Mieux vaut donc se préparer à cette question fort prisée des recruteurs, pour ne pas être pris au dépourvu. 

1. Pourquoi cette question lors d'un entretien d'embauche ?

La première chose à avoir à l'esprit, c'est l'intention de celui qui pose la question. Il ne s'agit pas, contrairement à ce que pourrait ressentir le candidat, de faire échouer le postulant : l'entretien d'embauche a pour but de pourvoir un poste, et in fine le processus se terminera, sauf exception, par le recrutement effectif d'un des candidats.

La question vise au contraire à estimer la connaissance de soi et la lucidité du candidat sur ses lacunes, sa capacité à se remettre en question : des éléments essentiels dans le cadre de son avenir professionnel.

2. Que répondre ?

Le premier constat à établir, c’est qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il est essentiel d’être transparent avec votre futur employeur sur vos points faibles, pour éviter les déconvenues si vous êtes finalement embauché par l’entreprise. Vous pouvez tout à fait travailler ce point avec le cabinet de recrutement qui a suggéré votre profil à l’entreprise.

Veillez toutefois à ne pas apporter un point faible totalement inadéquat par rapport au poste que vous convoitez, comme l’explique Laure Charbonneau, Directrice chez Robert Half : « si vous postulez pour un poste de comptable, n’avancez pas comme point faible le manque d’organisation par exemple, car la fiabilité et la précision sont des soft skills indispensables pour ce poste. Invoquez toujours un point faible réel, mais sans impact pour le poste convoité. Avouer une difficulté à parler devant une salle n'est par exemple guère important pour un comptable, qui n'aura pas à s'exprimer que devant de petits comités. »

Parmi les points faibles généralement cités lors des entretiens d’embauche par les candidats, on retrouve des lacunes techniques, telles que l’anglais ou Excel, mais ces points ne sont pas assez explicites pour les recruteurs, car ils ne reflètent pas la personnalité du candidat.

« Je conseille toujours aux candidats de citer un point faible personnel et pas seulement technique en entretien. Cela démontre que vous avez bien identifié les axes sur lesquels vous souhaitez progresser. La notion de dépassement de soi est davantage importante pour les entreprises aujourd'hui. » — Laure Charbonneau (Regional Managing Director chez Robert Half)

Autre conseil : veillez à toujours citer des points faibles qui s’avèrent exacts dans la réalité ! Si vous regrettez par exemple d'être perfectionniste, cela pourra être positif pour un poste où la qualité des réalisations est primordiale, mais cela le sera beaucoup moins si le recruteur retrouve des fautes d’orthographe dans votre CV !

Une autre possibilité est d'avancer un point faible qui est un atout pour le poste considéré : dire que l'on ne supporte pas d'être enfermé dans un bureau et a besoin de contact humain est plutôt un plus pour un commercial itinérant, amené à rencontrer de nombreux clients et à ne passer que rarement à son siège...

3. Quel est le pire point faible à avancer en entretien d’embauche ?

La pirouette classique correspondant à répondre que l'on n'a aucun défaut, aucun point faible est sans doute la pire des réponses : d'une part cela montre que vous ne jouez pas le jeu du processus de recrutement, ce qui n'est jamais bien vu, d'autre part cela sera en général perçu comme de l'arrogance, ce qui est rarement positif pour un recrutement.

4. Appuyez-vous sur des situations concrètes pour définir vos points faibles

La plus élégante des réponses reste de citer une faiblesse réelle, mais que vous savez retourner à votre avantage. Avouer par exemple que vous avez tendance à accepter plus de travail que vous ne devriez montre déjà en soi votre implication dans la réussite de vos projets. Si vous ajoutez que vous en êtes conscient, et avez appris désormais à déléguer les tâches pour lesquelles vous n'êtes pas indispensable afin de dégager du temps pour les autres, vous aurez transformé une faiblesse en force !

N'hésitez pas également à solliciter l’avis de vos anciens employeurs ou collègues, ou de vus inspirer de ce que votre manager disait de vous lors de vos entretiens de fin d’année. Ces retours concrets vous donneront de la matière objective pour préparer votre réponse face au recruteur.

2 maîtres-mots sont à retenir avant votre entretien d’embauche sur le sujet des ponts faibles :
1. La transparence : soyez le plus honnête possible et démarrez votre éventuelle collaboration avec votre futur employeur sur des bases saines.
2. La préparation : plus vous serez capable de répondre à cette question avec facilité et sans aucun stress et plus votre recruteur y verra en vous un candidat de qualité.