L’addiction au travail, même si elle n’est pas reconnue comme une maladie professionnelle, a des conséquences directes graves. Dépression, isolementburn-out… Les personnes impactées sont de plus en plus nombreuses et sont bien souvent seules face à cette pathologie. Concrètement, qu’est-ce que le workaholisme ? Comment le détecter et, surtout, comment y remédier ?
Le terme « workaholisme » est la contraction de work (travail en anglais) et alcoholism (alcoolisme en anglais). Ce néologisme a été créé par W. Oates, un psychologue américain, en 1968 et désigne communément une addiction au travail. Loin d’être un simple bourreau de travail, le workaholic est victime d’un véritable trouble psycho-social. Son besoin de travailler est totalement excessif et compulsif, et se fait au détriment de sa vie extra-professionnelle. Les cas de workaholisme se multiplient ces dernières années, notamment à cause des nouvelles technologies. Il peut être en effet de plus en plus difficile de se déconnecter de son travail, même dans la sphère privée.
Plusieurs éléments peuvent vous permettre de déceler une addiction au travail : Le workaholic ne compte pas ses heures de travail, que ce soit au bureau ou à domicile Il a du mal à déléguer et à entretenir des rapports apaisés avec ses collaborateurs. Il a tendance à s’emporter facilement et à ne jamais être satisfait de son travail. Il peine à s’absenter du bureau, ou à poser des jours de congé. Sa productivité peut parfois se retrouver en baisse. Il lance trop de projets en même temps et se retrouve surchargé. L’addict au travail s’isole peu à peu de ses collègues, de ses amis, et de sa famille. A noter : dans les cas les plus poussés, le workaholisme peut également s’accompagner de douleurs musculaires, intestinales, d’épisodes dépressifs ou d’anxiété aiguë, de troubles obsessionnels compulsifs, etc.
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Si vous pensez être concerné par le workaholisme, le premier réflexe est de demander de l’aide à un professionnel : Il sera capable de poser un diagnostic et de vous proposer une voie de guérison concrète. En général, une thérapie cognitive et comportementale est recommandée. A votre échelle, vous pouvez vous astreindre à prendre quelques bonnes habitudes pour mieux délimiter la frontière entre votre vie professionnelle et privée : Fixez-vous des limites claires de travail : par exemple, pas de travail le weekend ou les soirs de semaine. Ou encore, pas d’appels professionnels après une certaine heure, etc. Dressez une liste de vos priorités personnelles : vous avez sûrement clairement en tête vos priorités boulot, il est maintenant temps que les sujets importants de votre vie personnelle ne soient plus oubliés. Une addiction au travail est un trouble qui ne doit pas être sous-estimé, ni par la personne directement impactée, ni par l’entreprise. L’idéal reste de prévenir ce type de pathologie. Pour cela, il est indispensable de sensibiliser les équipes et les managers. Des actions concrètes peuvent être mises en place par les entreprises, notamment pour informer et mettre en pratique le droit à la déconnexion. En effet, la Loi oblige les salariés qui sont en forfait jour à faire un entretien deux fois par an entre le salarié et son manager. Ces entretiens doivent notamment évoquer la charge de travail et l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle du collaborateur. Ces entretiens permettront d’alerter vos pairs si vous rencontrez des difficultés. (Marie Margottat, responsable RH de Robert Half International France) De plus, de nombreuses entreprises ont pris conscience du workaholisme ces dernières années et ont mis en place des « hotlines » qui permettent à leurs collaborateurs d’échanger avec des professionnels de la santé mentale en cas d’addiction au travail.